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Vendredi, messe matinale à 5h45. Je ne me suis pas réveillé mais je n'avais pas mis de réveil... François y est allé, avec courage.
Ce vendredi a été l'occasion d'aller chez le marchand de matériel agricole : le but était de voir ce qu'il avait pour le labour à traction animale. Si nous pouvions payer un âne au foyer, cela leur permettrait de cultiver, tracter pour un coût très bas. L'âne a peu de besoin : on dit que pour la nourriture "après le cheval ou la vache, il reste de l'or pour l'âne". En saison sèche, l'âne se contente des herbes sèches qu'il trouve. Il ne faut pas lui donner des céréales comme au cheval. Mais le marchand de matériel agricole n'a plus de charrue pour l'âne, faute de demande. Il en avait jusqu'en 1983, fin de la coopération avec la France où des ânes avaient été installés dans les fermes. Depuis, les gens n'ont pas réussi à continuer ce type d'élevage et ont abandonné l'âne. Curieusement, il y en a plein au Burkina, à 250 km de là.
Nous sommes ensuite allés voir le vendeur de viande d'âne, tout proche. On peut se fournir chez lui mais, le prix semble cher 110 000 F (165 €) et le patron n'est pas là. De plus, nous ne sommes pas doués pour reconnaître l'âge d'un âne. Nous allons revoir ça plus tard. Nous allons essayer de contacter le fabricant de kassine (système à plusieurs outils adapté à l'âne) à Ouagadougou. Il se déplace pour initier l'acheteur au fonctionnement et livrer le matériel. Peut-être aura-t-il une piste pour l'achat de l'âne ?
Après la sieste, nous avons accompagné Michel au marché traditionnel de Soumdina sur la route de Ketao pour l'achat de grands sacs pour le stockage du maïs après égrainage. Ce marché est situé sous de très grands arbres et les vendeurs s'installent sur les blocs de pierre qui émergent du sol. On se promène entre eux en cheminant entre les blocs de pierre. Et là, on voit que la vente est une activité féminine sur le marché. Je dirai à 90%.
Le samedi, journée au foyer II. Il était prévu l'égrainage du maïs par une entreprise dotée d'une machine. Après quelques heures d'attente, Michel contacte l'entreprise et apprend que la machine est "gâtée" et en réparation. Personne n'avait pensé à le prévenir ! Pendant cette matinée, les filles vannent le riz récolté en décembre : cela consiste à vider une bassine tenue le plus haut possible et à laisser le vent faire le tri. Des garçons trient le maïs (certains épis sont attaqués par des parasites). Ils cherchent les plus beau pour faire la semence. Pendant ce temps, les "potiers" fabriquent le troisième foyer dans la nouvelle cuisine (le petit pour préparer la sauce). Je mets la mains à la pâte car je veux savoir s'ils ont bien compris le principe de construction. Mais aussi parce que j'aime bien mettre les mains dans l'argile. Michel veut qu'on fasse des photos pour montrer notre action "humanitaire". Nous terminons par l'arrosage due construction, avec baptême d'un foyer avec du tchouc. On en a bu avant.
Dimanche, nous sommes allés à la messe de 8h à pieds avec les jeunes, par les chemins entre les maisons et les petits champs. Tout est sec actuellement. L'homélie a duré 40 minutes environ. Nous avions peur d'avoir les oreilles échauffées par la force du son de la sono, comme le dimanche d'avant. J'avais emporté les bouchons d'oreille. Mais, surprise, il y avait délestage, donc par de courant !!! Pour la quête, chacun est invité à se déplacer jusqu'à la corbeille en fonction du jour de naissance (ceux nés un dimanche, puis un lundi, etc...). Joli mouvement de foule car il y a entre 600 et 900 fidèles (à la louche 25 à 30 rangs de 25 personnes environ). Pas de surprise si la célébration dure près de deux heures ! Nous sommes revenus en promenade, les jeunes ne voulant pas se presser. Cela a permis de manger tous ensembles des produits achetés sur le chemin, genre de beignets de farine de blé : les "pâtés".
A midi, repas chez Michel et Julienne où nous avons mangé le foufou d'igname avec sauce sans piment pour les français! Pour nous, il y avait de la viande de chèvre dans la sauce aux arachides. C'est très bon et nous avons pris nos doigts selon l'habitude locale. Pour la boisson, nous avons découvert le mélange de bière et de Coca Cola: dépaysement assuré!
Visite en fin d'après-midi au Père Thomas à Niamtougou, qui nous a parlé de la fin de vie Théo, le fondateur du foyer, qu'il a bien connu puisqu'il a fondé les paroisses de Tomdé et Tchinchinida (deux quartiers de Kara) dont dépendent le foyer et que Théo était très impliqué dans la vie de ces paroisses. Ce vieux prêtre est très agréable à écouter.
Sur la route, Michel nous a acheté du fromage des Peulhs. De préférence fait du jour même, en brousse, il n'y a pas de frigo. Le soir, nous avons eu du fromage frit comme des frites.
Lundi, nous restons le matin au foyer, avec du travail dans le secrétariat de réorganisation. C'est une chose que nous pouvons apporter, car ici, c'est délicat l'organisation. François a travaillé avec Estelle sur le rangement de ses fichiers informatiques. J'ai réparé un ordi qui avait été mis dans les mains d'un informaticien local. Curieusement, cet ordi n'avait plus de mémoire RAM ! Envolée. J'ai aussi fait un peu de réorganisation du câblage de la salle. François accompagne ensuite Michel pour assister une expertise des terrains du foyer de brousse en vu d'établir un "compte d'exploitation". Mais surtout, Abou a essayé la tendeuse que nous avions apportée : François a été le premier cobaye suivi de Julien. Le soir, lors de la rencontre du soir, Michel a du préciser que la tondeuse ne devait pas sortir du foyer !!!
A suivre
Les "potiers" arrosent au tchouc les réalisations x 2 ; La sieste comme on peut ; dimanche matin après la messe ; chez Michel et Julienne ; le foufou ; bière + coca ; le fromage des peulhs ; chez le père Thomas ; frites de fromage ; premiers essais avec la tendeuse électrique ;