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Gilles en visite au Foyer Pierre du Pauvre de Kara, Togo

Venir à Kara, c'est un besoin de l'association "Le Chêne de Mambré" qui soutient depuis maintenant 40 ans, le Foyer Pierre du Pauvre de Kara. C'est aussi un besoin pour les cadres de ce foyer togolais, d'être visités et ainsi confirmés dans leur travail. Ce foyer héberge des enfants pauvres ou orphelins de la région de Kara, au Togo.

Samedi 11 et Dimanche 12 janvier

Publié le 13 Janvier 2020 par Gilles et Catherine LORTEAU in Séjour de Janvier 2020

Samedi 11 janvier

 

Plusieurs petites choses :

C’est tranquille, je fais de la lessive, on ne va pas au foyer 2 (foyer en brousse qui accueille les plus jeunes enfants).

 

Je prends un vélo pour aller chercher ma sacoche qui doit être réparée : surprise en arrivant, le cordonnier n’a pas décousu la fermeture à glissière comme prévu, il a seulement changé le curseur et m’explique qu’il a tout changé. Et il se met à me prouver qu’il l’ a changé et en a modifié la couleur avec du cirage ! Comme si je ne voyais pas qu’il me racontait des bêtises. Ce n’était pas très agréable. Je lui demande de montrer le bout de fermeture qui reste on verra bien que ce n’est pas changé. Il part chez lui et revient au bout de 10 mn avec un morceau seulement de la fermeture à glissière que je lui avais apportée. Il est devenu moins causant, voire fermé, ne voulant plus me regarder. Il lâche au bout d’un moment : « il faut m’excuser ». Le prix convenu était 1000 F : je lui donne 500 et lui propose de revenir chercher l’autre bout de fermeture et il aura les 500 qui reste.

Il fixe rendez-vous en fin d’après-midi (dans la soirée ici).

J’y retourne vers 17h30. Un jeune homme était assis sur le siège du cordonnier et m’explique que le celui-ci vient juste de s’absenter… Au final, j’ai perdu la fermeture et ai seulement le curseur changé. C’est vraiment courant ce type d’arnaque. Il aurait fallu que je regarde le travail se faire devant moi, c’est ce qu’on m’a expliqué. Nestor avait confiance dans ce jeune cordonnier et il en est choqué aussi.

 

J’ai aussi longuement discuté avec Nestor sur son projet d’atelier de soudure. Je cherche avec lui les comportements qu’il doit falloir acquérir pour gagner sa vie. Car dans ce qu’il me raconte de ses façons de faire avec les clients qu’il a déjà, pour accrocher un nouveau client, il fait un prix très bas à la première commande comme 5 000 F au lieu de 25 000 F. Il imagine que ce client sera séduit et reviendra. Résultat, il ne gagne pas d’argent au final, les clients ne reviennent pas forcément, ses comptes sont à zéro. Et on doit ajouter ceux qui promettent de payer et qui ne le font jamais. Il semble que c’est courant de jouer sur la confiance par des promesses verbales, pour rouler le patron soudeur.

Nestor a réfléchi quand même, car il souhaite fabriquer des objets usuels en métal qu’il vend ensuite plutôt que d’aller chez les gens pour faire du travail.

 

L’après-midi du samedi vers 15h00, avec les jeunes qui étaient intéressés, je présente les points de réglage et d’entretien d’un vélo. Il y a celui qu’on a envoyé par conteneur qui est à régler, le remontage à l’arrivé du conteneur n’est pas correct. Nous devions faire ça le matin vers 11h00 mais l’un des jeunes s’est mis à construire une marche en béton devant l’entrée de sa chambre. Nous l’avons regardé puis aidé et est arrivée l’heure du repas. Lui a continué jusque vers 13h30.

La construction de la marche

 

Les moustiques sont nombreux cette année, et le temps est chaud. Changement climatique !

 

Dimanche matin, je pars avec quelques jeunes à la messe de 8h00. Je suis prêt à 7h30, nous partons à 8h00.

Nous arrivons finalement en avance après 15 mn de marche, et nous rentrons à 8h30 dans l’église quand les gens de la messe de six heures sortent. C’est toujours comme ça. Nous croisons Michel qui sort de la première messe.

Je ne vois presque pas Michel, il ne passe que très peu de temps au foyer : en période de préparation de funérailles, les hommes sont occupés à temps plein et ne viennent pas travailler.

Je pensais voir Jean Atani, car il est curé de la paroisse de Tchintchinda. Mais il a dit la première messe. Raté. Jean Atani était aumônier pour le foyer en 2012, 2013 et je l’avais beaucoup apprécié.

 

De retour, nous achetons les traditionnels « pâtés » pour chacun des jeunes du foyer et passons voir Emmanuel qui habite tout près : il est très occupé à vendre du chien frit, c’est son commerce du dimanche matin. Il y a plein d’hommes assis autour de lui sous un petit appentis.

Emmanuel vend du chien frit

J’en profite pour découvrir sa construction. C’est en fait sa mère qui y habite, il est resté dans l’ancienne petite maison qui est frappée d’alignement il me semble.

La construction d'Emmanuel

Rentré au foyer, Donatien vient me présenter son ordi qui semble fichu.

L’après-midi, j’ai préparé le disque dur de Donatien pour en faire un disque externe puis je suis sorti pour visiter Germain, le beau-frère de Michel. Il était occupé, je suis allé plus loin voir Odette, la couturière qui avait fait une robe pour Élise. Elle était chez sa patronne pour les danses des funérailles de la vieille maman de cette dame. Je suis resté un moment.

 

Et le soir, Donatien revient me présenter le devis des douches. Puis c’est au tour de Noël Poutou d’arriver sans prévenir. Il est spécialiste. Après quelque temps de discussion, il reviendra et me contactera pour revenir. Il est 22h00.

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T
Salut Gilles,<br /> Je ne reste pas insensible à cette mise en parallèle de “ton” cordonnier et de Nestor. Certes, ce dernier ne gagne pas beaucoup d'argent mais le premier se complique finalement l'existence par ses mensonges, ses fuites devant l'évidence et ne pourra plus se regarder franchement dans une glace (la récompense suprême de la personne intègre selon mon père).<br /> Se faire payer au juste prix (et sans état d'âme) s’apprend : cela participe sans doute à sa propre assertivité… Ta conversation avec Nestor sur sa petite entreprise me fait pensait aux discussions que j'ai avec ma Moitié concernant mes prestations de rédaction !!!<br /> J'admire l'assertivité du jeune qui voulait construire une marche en béton et qui ira jusqu'au bout de son projet, l'assertivité de ses compagnons qui décident de lui prêter main forte puis de le laisser pour répondre aux besoins de leur corps, l'assertivité enfin de tous qui peuvent assister à leur cours d'entretien d'un vélo comme prévu... Notons soit les quatre heures de retard sur le planning initial, soit le fait que chacun puisse faire selon ses envies sans nuire à l'ensemble du groupe : cela dépend de notre état d'esprit.<br /> Bonne continuation Gilles… (Au fait, le chien frit est-il goûteux ?)
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