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Gilles en visite au Foyer Pierre du Pauvre de Kara, Togo

Venir à Kara, c'est un besoin de l'association "Le Chêne de Mambré" qui soutient depuis maintenant 40 ans, le Foyer Pierre du Pauvre de Kara. C'est aussi un besoin pour les cadres de ce foyer togolais, d'être visités et ainsi confirmés dans leur travail. Ce foyer héberge des enfants pauvres ou orphelins de la région de Kara, au Togo.

L'enterrement de l'oncle de Michel

Publié le 7 Février 2017 par Gilles LORTEAU

Samedi 4 février, nous sommes partis vers 8 heures pour assister à un enterrement traditionnel. Nous étions une vingtaine dans le camion benne pour aller à Tcharé, ville d'origine de Michel. Nous avons pris la route de Lassa vers l'est puis avons tourné à gauche vers les montagnes de Tcharé. Une nouvelle route goudronnée y mène mais la fin n'est pas terminée, c'est un chemin de montagne, carrossable. Seulement, le camion benne n'est pas bien suspendu pour transporter des gens, il fallait "s'accrocher". A plusieurs reprise, nous avons dû soulever les lignes électriques qui traversaient le chemin, pour que le camion n'arrache pas tout. Au Togo, il y a beaucoup de branchements électriques pirates qui vont de maison en maison, en utilisant des fils électriques de toutes sortes : fils d'alu, fils téléphoniques, fils d'installation électrique mais aussi les  câbles d'alimentation standards. Le gouvernement a lancé une campagne de suppression de ces "araignées" comme les gens les nomment.

Arrivés au village, une foule importante était déjà là. L'oncle de MIchel, qu'il nomme "le grand frère", était fonctionnaire de l'ONU. Une fanfare dynamique jouait. On nous a conduit vers une petite construction circulaire que nous devions traverser pour nous protéger des Esprits. C'est à l"intérieur que nous sommes restés assis un moment avant de visiter le corps du mort.

Il y avait un ordre de passage selon la tradition. Pendant cette attente, je me suis déplacé dans le hameau. J'ai pu rencontrer par hasard, celui qui avait creusé le tombeau traditionnel pour le défunt. Ce tombeau peut contenir vingt corps. Il faut laisser passer 5 ans avant de pouvoir ajouter un autre corps. C'est un trou de la taille de passage d'un homme en surface qui s'élargit ensuite avec quelques niches horizontales au fond. Un endroit est prévu pour déposer les ossements d'anciens corps après avoir laissé passer 5 ans afin d'ajouter  nouveau corps. Il y avait un tombeau fermé tout près de nous, parmi les maisons. Le contenu de ce tombeau est connu et transmis oralement dans la famille. Je n'ai pas pris de photos rapprochées, cela n'aurait pas été bien vu selon la tradition. Je vais mettre une photo prise l'an passé dans un cimetière traditionnel tout proche. On voit un cercle de pierres avec au centre le passage fermé de terre et de pierres.

Est venu notre tour pour voir le corps du défunt, déposé dans un cercueil ouvert placé dans une petite maison. Le tour de la porte d'entrée est peint en blanc. Des femmes ventilent en permanence avec des éventails de feuilles de ronier tressées. Nous avons fait le tour du cercueil en laissant un billet (1 000 FCFA) pour la famille. On a remarqué le problème de l'érosion au moment de la saison des pluies, en voyant la hauteur de la première marche de cette maison. Il doit y avoir plus de 50 cm de terre en moins.

Puis nous avons attendu que tout le monde passe. J'ai visité le hameau avec Michel. Il est constitué de plusieurs maisons habitées mais surtout de maisons qui servent de logements lorsque des événements familiaux sont organisés. Michel n'a pas vécu dans ce village. Son père non plus. Mais il y a fait construire une maison (4 m sur 6). De même, un dentiste, un avocat ont leur maison.

Vers midi, le corps a été sorti du cercueil, déshabillé de sa tenue festive pour être emballé dans un pagne. Des personnes avait assoupli le corps du mort après son séjour à la morgue. Il a été ensuite déposé devant le lieu des sacrifices sur une natte végétale tissée. Un bouc est alors sacrifié sur lui, de sa viande lui est mise dans la main. Un dialogue avec le mort permet de savoir s'il est mort de façon naturelle ou par sortilège. Je n'ai pas bien compris comment les réponses sont données par le mort. J'ai appris plus tard qu'une poule est tuée et on observe la façon dont elle agonise : si la poule tombe et meurt la tête en avant, ce n'est pas bon. Alors, on en tue une deuxième voire une troisième car on espère qu'elle meurt sur le dos, les pattes en l'air, ce qui est un bon présage. Apparemment, "le grand frère" de Michel était mort de sa mort naturelle. Une seule poule a été tuée.

Puis le corps est emporté en procession par plusieurs hommes au son de la musique traditionnelle. Nous avons suivi le cortège mais sommes restés à distance du lieu de la tombe.

Tout le monde a fait demi tour vers le hameau où du tchouc et de quoi manger avaient été préparés.

J'étais assoiffé, ayant oublié d'emporter de l'eau de source. Avec Nestor, je suis allé vers "l'Hôtel du Parc des Princes" situé tout prêt, en contre-bas, pour acheter de l'eau de "Voltic" (Non, je n'ai pas fait de faute de frappe). La deuxième marque d'eau de source vendue au Togo s'appelle l'eau de "Vital". Cet hôtel pour les gens riches a été ouvert l'an dernier, avec de la pelouse, des chambres climatisées, suite royale avec baignoire et eau chaude à volonté....

Notre groupe est reparti en camion par une autre route que celle de l'aller, plus longue mais plus carrossable (environ 22 km). Sur le chemin, nous avons pu faire une pause rafraîchissante dans un bar (offerte par nous, les français). Au premier arrêt, le bar était en rupture de stock de boissons. Tout le monde est remonté dans le camion pour un deuxième arrêt un peu plus loin. Les boissons se résument à la bière Pils ou Lager, au Cocacola, Sprite, Fanta et coktail de fruits (sans fruit), toutes en bouteilles de 60 cl. Ces boissons sont fabriquées au Togo, à Kara et à Lomé. Les bières sont à 550 FCFA (0,84 €), les boissons sucrées entre 350 et 450 FCFA. Pour comparer, un bol de tchouc (la bière de mil) acheté chez une vendeuse traditionnelle, est à 50 FCFA la demi calebasse. Il faut deux demi calebasse pour faire environ 60 cl. C'est pour dire que les personnes du camion ne sont pas souvent allées boire au bar, certaines d'entre elles gagnent 10 000 FCFA par mois (15 €).

Vous pouvez visionner une petite vidéo en cliquant sur le lien ci-dessous :

L'enterrement

Le lieu par où passer pour éloigner les Esrpits avec la photo du défunt - La maison où était éxposé le corps - des maisons traditionnelles aux alentours - Une tombe traditionnelle -
Le lieu par où passer pour éloigner les Esrpits avec la photo du défunt - La maison où était éxposé le corps - des maisons traditionnelles aux alentours - Une tombe traditionnelle -
Le lieu par où passer pour éloigner les Esrpits avec la photo du défunt - La maison où était éxposé le corps - des maisons traditionnelles aux alentours - Une tombe traditionnelle -
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Le lieu par où passer pour éloigner les Esrpits avec la photo du défunt - La maison où était éxposé le corps - des maisons traditionnelles aux alentours - Une tombe traditionnelle -

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