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Gilles en visite au Foyer Pierre du Pauvre de Kara, Togo

Venir à Kara, c'est un besoin de l'association "Le Chêne de Mambré" qui soutient depuis maintenant 40 ans, le Foyer Pierre du Pauvre de Kara. C'est aussi un besoin pour les cadres de ce foyer togolais, d'être visités et ainsi confirmés dans leur travail. Ce foyer héberge des enfants pauvres ou orphelins de la région de Kara, au Togo.

L'informatique pendant le séjour

Publié le 24 Janvier 2019 par Gilles LORTEAU in séjour de janvier 2019

Ici sont rassemblés plusieurs moment de travail sur la restauration des ordinateurs du Foyer. C'est un peu technique comme article. Je ne suis pas informaticien mais les connaissances que j'ai sont très utiles ici où cette technologie est arrivée d'un seul coup et peut de personnes sont vraiment formées. Faire appel à une société compétente ici à Kara serait hors de prix pour le Foyer.

Mardi 8 janvier

Nous avons ausculté l’imprimante HP en panne. Nous étions 4 (Rosalie, Immaculée, David et moi) à réfléchir et observer son comportement, avec ce bourrage papier intempestif qui empêche d’imprimer. Et finalement, il semble évidant qu’une dent d’un engrenage du rouleau de chargement du papier est tordue. On va donc demander à un dépanneur de nous dire ce qu’il peut faire ! Et dire que j’ai cette pièce à la maison, en France ...

Jeudi 10 janvier

Avec Rosalie, David et Immaculée, nous avons commencé à réparer un ordi. Essai d’installer XP, échec. J’ai proposé Linux Mint pour commencer car plus simple à installer.

Et ça a marché. Tous les trois sont très heureux de découvrir qu'ils peuvent faire cela eux-mêmes.

Ici, Windows, Word et tous les logiciels payant sont vendus par des "informaticiens" pour un prix plus que modique au vu des prix pratiqués en France : Windows 7, 12 euros, installation comprise. Ce sont forcément des versions craquées ou avec un numéro de license non valide. Mais comme disait David, si on devait les payer au prix réel, on ne pourrait jamais les acheter. Et dans les universités, c’est pourtant ces logiciels payants qu’on demande aux étudiants. Les profs les ont obtenus de la même manière. Seulement, il y a souvent des problèmes d'installation, de licence d'essai qui expirent et le client doit retourner voir l'informaticien qui va demander de l'argent pour, en fait, continuer l'installation incomplète.

Vendredi 11 janvier

Je suis allé au secrétariat avec Immaculée. Nous avons remis de l’ordre dans les câblages autour de son bureau : des câbles réseaux étaient là depuis le cyber (2014) et n’avaient jamais été retirés quand ce cyber a été arrêté. Les prises sont souvent abîmées. Cela nous a bien occupés car ils étaient fixés au mur et des étagères ont été montées devant. Puis j’ai installé Linux Mint sur l’ordi d’Immaculée car son Win XP a été formaté et réinstallé, mais sans les drivers : du coup, pas d’internet…

L’après midi, après une courte sieste, je suis retourné finir le Mint d’Immaculée.

J’ai ensuite revu Moïse, l’informaticien qui faisait des arrosages de jardins pour vivre (car il ne trouvait pas assez de boulot en informatique) et qui était là à l'installation du cyber en 2013. Je lui ai présenté Linux Mint. Cela lui a plu car il en a marre de XP qui est obsolète et qui a besoin de pilotes spécifiques à chaque ordi qu'il faut télécharger. Il va revenir lundi pour nous accompagner dans les réparations des ordis et en apprendre plus sur Linux.

Lundi 14 janvier

Après la sieste, Nestor passe me voir pour qu'on règle un problème sur l’ordi d’une amie grâce à une installation de Linux (les prises USB ne fonctionnent pas car Windows n'a pas été installé complètement, encore le travail de ces informaticiens qui ne savent que vendre des version piratées de Windows sans les pilotes). Médard passe avec sa clé USB : elle perd les fichiers (c'est un clé achetée à Kara de 16 Go et qui ne conserve que 500 Mo !). Je connaissais cette "arnaque" des clés vendue pour une capacité apparente importante mais ne conservant finalement que les noms des fichiers. Médard est désolé de voir sa belle clé incapable de stocker plus de 500 Mo.

Jeudi 17 janvier

Nous reprenons la réparation des ordis. Rosalie installe seule Emmabuntus sur un ordi où XP fonctionne : Partitionnement du disque puis installation.

Lundi 21 janvier

Cette journée, maintenance informatique avec des mises à jour Windows 10. Ici, télécharger la nouvelle version de Windows 10 est impensable vu le débit très faible et variable de la connexion, et souvent coupé totalement. Et comme j’ai apporté la dernière version en clé USB, c’est une chance pour ceux qui ont ce système. Mais les petites mises à jour nécessaires à cette opération mettent un temps fou.

Mercredi 23 janvier

Je sors pour revoir Rosalie en informatique : Linux ne trouve plus l’imprimante. Après vérifications, l’adresse IP de l’imprimante a changé. Facile, on corrige sur l’ordi Linux et hop !

Après le repas, je retourne au foyer et nous décidons avec Rosalie de faire la mise à jour de son Linux : manque de chance, on ne retrouve plus le mot de passe administrateur. Alors, on formate et on met la dernière version de Mint.

Pendant l’installation, avec Moïse (le "maintenancier" informatique) qui était arrivé, on se met à continuer les restaurations d’ordi en panne. Et youpi ! un de plus de reconstruit avec des éléments de trois ordis en panne.

Rosalie ne pouvait être avec nous.

L’heure du repas arrive, il est 19h30. Moïse aime bien apprendre des choses en informatique. Il me dit qu’il a dû faire taxi moto pour vivre avec les arrosages de jardin. Mais, taxi moto, c’est difficile, car ils sont de plus en plus nombreux dans la ville. Dans les rues de Kara, on voit bien plein de jeunes adultes qui sont là sans travail. Les étudiants font taxi moto à plusieurs sur la même moto en se relayant selon leurs cours.

Moïse me disait qu’il a eu un accident avec la moto et que les frais de réparation lui ont consommé tout son bénéfice. En fait, la propriétaire de la moto utilisée propose aux jeunes des contrats de deux pendant lesquels le jeune doit verser une somme chaque fixe semaine. Une moto acheté 420 000 FCFA est remboursée 700 000 FCFA par le jeune conducteur. Les frais d'essence et de réparation sont à la charge du conducteur. Cela fait 66,6% de bénéfice en deux ans pour le propriétaire.

 

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