Les maçons, le plombier et le ferrailleur sont venus travailler ! Ils me disent qu'ils veulent que le chantier soit vite fini pour être disponibles si un client vient leur demander un autre travail. Alors que tous disaient auparavant qu'il n'y a pas de travail ! Je ne comprends pas tout.
Je suis allé voir Catherine, une ancienne du Foyer qui est patronne couturière maintenant. Je ne l'avais pas prévenue ! Elle a été touchée que je vienne à pied chez elle. (2,8 km) C'est toujours un honneur qu'un blanc vienne chez soi, ici. Quel est cette aura qui entoure les blancs ? En partant, elle me dit que les blancs savent tout ! Je lui ai répondu qu'ils savent des choses que les togolais ignorent et que les togolais connaissent des choses que les blancs ne savent pas ! Catherine a admis cette idée.
Je suis allé chez Catherine pour lui proposer de fabriquer des porte-savons avec une matière végétale que l'on trouve ici : les éponges, fruit sec d'une liane sauvage qui est nommée kétcha, ou [kʋca] qui veut dire éponge en Kabiyé. J'avais trouvé ce type de porte-savons chez Comptoir Bio, en France.
Catherine veut bien essayer de coudre deux couches de cette matière pour faire ces porte-savons, mais elle n'est pas convaincue que ça se vende. Elle essaie lundi. Je lui en ai commandé 5.
Lundi 29 janvier
Donatien m'a proposé de me montrer la maison ou il vit. Elle est située de l'autre côté de la rivière Kara, il faut sortir de la ville vers le sud et tourner à gauche ! C'est très peu urbanisé, dépaysant. La ville est toute proche.
La rivière est à un niveau assez bas par rapport à la saison des pluies. Donatien tenait à me montrer la rivière, les cultures maraîchères qui la bordent, la vendeuse de sable de rivière que des femmes sortent de l'eau avec des bassines d'alu. Et, de façon imprévue, nous faisons une rencontre étonnante : des chercheuses d'or. Elles sont deux à laver les dépôts d'alluvions anciens, entre les rochers du lit de la rivière.
Nous nous sommes approchés pour voir leur travail :
Vidéo :
Leur journée peut rapporter jusqu'à 2 600 F si elles sortent 2 mg d'or. Enfin, les 2 mg, c'est moi qui ai essayé de trouver une correspondance en poids, mais rien n'est sûr. En tout cas, c'est peu pour une journée de travail. Cela aide à survivre. (3,90 €)
En rentrant dans l'après midi, nous allons dans un "hotspot wifi" pour visiter le blog. Donatien veut tester un vieux PC sur lequel j'ai installé un linux très "léger". Ça marche ! Il lui faut quand-même une souris et un clavier externe.