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Gilles en visite au Foyer Pierre du Pauvre de Kara, Togo

Venir à Kara, c'est un besoin de l'association "Le Chêne de Mambré" qui soutient depuis maintenant 40 ans, le Foyer Pierre du Pauvre de Kara. C'est aussi un besoin pour les cadres de ce foyer togolais, d'être visités et ainsi confirmés dans leur travail. Ce foyer héberge des enfants pauvres ou orphelins de la région de Kara, au Togo.

Du mardi 28 au vendredi 31 janvier

Publié le 31 Janvier 2020 par Gilles et Catherine LORTEAU in Séjour de Janvier 2020

Mardi 28 janvier

 

Je devais partir au centre artisanal pour continuer la mise au point de la machine à bois. Alice me prévient que le menuisier ne peut plus ce matin. Il faut donc avoir un plan B. C’est souvent comme ça. On est dans le présent la plupart du temps, il faut alors avoir un autre choix dans son programme.

 

Je vais au secrétariat pour régler d’autres problèmes informatiques avec David.

 

A l’infirmerie, en faisant le point sur les lunettes, je constate que la vente n’est pas terrible. Mais les lunettes sont dans des caisses. Et il n’y a pas d’affiche présentant cette possibilité.

On décide de fabriquer un panneau de présentation. Il y a des grands cartons de l’envoi par conteneur. Et c’est parti : découpage au cutter, collage. On continuera demain.

 

Comme je rentrais vers ma chambre, il est 17h30 environ, Boris, le fils de Michel arrive avec son vélo : il a des problèmes. D’habitude, j’aime bien aller prendre une douche à ce moment, il va faire nuit dans un peu plus d’une demi-heure.

On se lance dans le vélo qui a le dérailleur enroulé sur la roue libre ! Il faut le détordre complètement. Le dérailleur avant est aussi très déformé. Le frein arrière est tordu.

On est resté 2h30 sur ce vélo. Les apprentis qui rentraient du « service » sont venus également.

Au final, le vélo roule mais le dérailleur est trop abîmé pour fonctionner. Et il semble difficile de trouver un dérailleur de qualité à Kara…

 

 

Mercredi 29 janvier

 

C’est le jour de l’enterrement de la nièce de Michel. Je ne souhaite pas y aller. Je rencontre Nestor pour parler de son projet d’atelier de soudure. Ça avance petit à petit. Il est un peu difficile pour lui de savoir comment débuter avec des gros frais d’installation.

Ensuite, retour sur un ordi qui a été équipé de Windows 7 (par un technicien local), mais avec très peu de mémoire. Ça ne marche pas bien.

 

Retour à l’infirmerie pour percer le carton de trous pour enfiler les branches de lunettes. Adjakitam et Immaculée sont avec moi. Puis Pierre arrive vers 17h00. Il est en retard de deux heures car sa moto a crevé en venant. Et le réparateur a trouvé 4 trous. Chaque trou prend un bon temps pour être rebouché car la méthode utilisée a besoin de chaleur.

On accroche le panneau avec 40 paires de lunettes en présentation dans l’infirmerie. Je comprends qu’ils maîtrisent mal ce monde des lunettes, et c’est pourquoi ils n’ont pas de dynamisme pour en parler aux clients de l’infirmerie. Je vais essayer de reprendre du temps avec les infirmiers pour cette question. Et pourtant, toutes les personnes de 40 ans disent avoir du mal à lire : la presbytie est là.

 

Dans la soirée, je pars en moto avec David pour acheter des articles d’électricité. Il sera avec moi dans le magasin pour négocier les prix. Sinon, je vais payer plus cher. Et c’est ce qui s’est passé : 10 % en moins sur un article, 20 % sur d’autres. Il a fallu faire 4 magasins pour trouver ce qu’on voulait. Chacun de ces magasins qui fait entre 9 m² et 20 m² n’a que très peu de choix, alors il faut en visiter plusieurs.

 

Le soir, je vais acheter mon pain. Et la vendeuse du bord de la route me connaît et m’a fait crédit un soir où je n’avais pas de monnaie.

 

Il est 6h30 et internet est coupé quand j’ai fini de rédiger.

 

 

Jeudi 30 janvier

 

C’est simple. Le matin, j’ai rassemblé du matériel et des outils pour aller refaire l’installation électrique dans le bureau du centre artisanal. J’ai succombé à « le faire moi-même » (commentaire de Catherine : un fils d'électricien ne pouvait laisser l'installation dans un tel état !). Un électricien avait proposé de poser une prise mais il fallait 8 m de câble. J’ai mesuré, 6 m suffisait. Mais tout le reste de l’installation était tellement bricolée : le disjoncteur pendait au bout des ses fils, des tas de cavaliers de fixation de câbles anciens restaient plantés dans le mur, un compteur électrique accroché à une pointe. J’ai oublié de faire la photo, hélas.

Un aperçu de l'installation électrique des menuisiers du centre artisanal

Cela m’a pris la journée. J’aurai pu être accompagné par un apprenti, mais ils étaient tous occupés.

 

Le soir, Michel est passé au Foyer avec sa sœur et son beau-frère, les parents de la jeune fille décédée. Tout à coup, on vient prévenir Michel qu’un visiteur est là. On vient me chercher ensuite pour voir : Un camion frigorifique est garé à l’entrée du Foyer et 15 gros sacs d’environ 10 Kg de tomates congelées sont déposés sur le sol de la cour du Foyer. Ce sont des tomates invendues que le gouvernement a acheté aux producteurs qui exportent vers le Nigeria via le Bénin. Mais depuis août, le Nigeria a fermé sa frontière avec le Bénin pour stopper la ré-exportation du riz importé d’Asie par le Bénin et revendu plus cher au Nigeria. La production de tomates ne peut plus être exportée. Pour les tomates, elles seront cuites vendredi matin.

Les tomates offertes par le gouvernement

 

 

Vendredi 31 janvier

 

Je retourne avec Nestor et Rosalie au centre artisanal pour installer Linux sur l’ordi du bureau qui est plein de virus : l’ancien utilisateur avait copié plein de musiques mp3 récupérées de clés usb en clés usb. L’antivirus sonnait en permanence et ne pouvait plus rien faire.

 

Nous avons aussi remis en état les charnières des volets en revissant les paumelles qui sont montées avec des pointes traditionnellement. Cette technique est moins chère mais ne tient pas dans le temps. Les menuisiers traditionnels n’utilisent pas les vis.

Puis nous retournons chez le menuisier pour continuer l’installation de la machine à bois et refaire l’installation électrique. Ça avance.

J’en profite pour faire voir au menuisier la réparation des volets avec des vis : il en est tout étonné ! C’est la première fois qu’il voit ça. J’espère que ce sera une amélioration qu’il intégrera à ses pratiques. Mais il est difficile pour eux de changer ce qu’ils ont toujours vu faire. Je commence à penser qu’il faut du temps pour ces professionnels pour accepter des techniques nouvelles. Et pourtant, les artisans évoluent à Kara. J’ai un peu peur que ceux qui n’évoluent pas maintenant vont avoir du mal à continuer à trouver assez de travail.

 

L’après-midi, nous allons acheter des boulons pour la machine à bois pour terminer son montage. J’espère que lundi ou mardi, ce sera fini.

 

Le soir, Michel m’invite à venir manger le repas avec les membres de sa famille encore présents chez lui : une trentaine de personnes avec les enfants. Le menu : du foufou et de la pintade élevée par Michel à la sauce tomate. Je propose d’offrir la boisson, ce qui est simple car Julienne, la femme de Michel vend les bières et boissons sucrées (sodas).

Préparation du foufou

 

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C
Que d'activités et de services rendus ! <br /> Ton récit met en évidence ton immersion dans cette communauté et la qualité des relations humaines vécues au fil des jours . merci pour ce beau témoignage d'engagement au service du développement solidaire ...
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