Jeudi , le chantier "égout" a avancé. Après les découvertes des problèmes des différents diamètres de la conduite, Michel préfère refaire une nouvelle conduite plus grosse ne passant pas sous les cultures du champ avant d'aller se déverser dans la rivière. Avec Jean, ensemble, nous avons listé les tâches à accomplir pour rédiger un devis explicite, chose qu'il ne connaissait pas. Il sait faire une liste de matériaux et calculer un montant de mains d’œuvre égale à 20 % du montant des matériaux.
Le vélo soit-disant réparé présente des problèmes ; avec Geoffroy, nous avons ressorti les outils pour supprimer une bosse sur la jante de la roue de devant. Le mécanicien qui devait réparer ne savait pas comment faire, il voulait me vendre une roue d'occasion qu'il aurait commandée à Lomé ! Je n'ai pas accepté sa proposition à 4000 F. On est presque mieux servi par soi-même dans certain cas.
Vendredi, essai d'installation de son imprimante avec Alice. Mais ça ne marche pas. Nous peaufinons ensuite, avec Immaculée, un projet de micro-crédit en interne au Foyer, ouvert aux membres du personnel qui ont besoin d'acheter du stock pour leur petit commerce. Pour arrondir les fins de mois, Michel, Alice, Immaculée, Emmanuel, et d'autres peut-être, ont un petit commerce chez eux. Soit des tissus, soit de l'alimentaire, soit de la boisson et de la viande de chien grillée... Comme il y a de l'inflation actuellement, acheter du stock est une forme d'épargne. Il reste à voir les avantages de cette opération en fonction de la durée des remboursements et du coût des intérêts.
Pour finir la journée, je reprends le vélo pour faire une sortie dans la ville, vers des quartiers que je ne connais pas, il y en a plein, c'est tellement étalé. Je choisis les rues goudronnées, ce qui limite beaucoup mes choix.
Samedi : départ 8h15 avec la famille de Michel, nous allons à l'enterrement de deux personnes, dont l'une serait un oncle de Michel LEMOU. Il était chef d'état major dans l'armée de terre togolaise, et avait 72 ans. Ceci se passe à Tcharé, le siège de la famille LEMOU. Ce sera tout proche de l'enterrement de samedi dernier.
J'ai été un peu choqué en retrouvant ce village où avait eu lieu en 2020 l'enterrement du papa de Michel, en voyant la nouvelle construction, énorme pour le reste du village. Mais j'étais le seul à être perturbé (Voir le voyage de 2020 dans le blog). Cette maison fera office de lieu de retrouvaille pour la famille du propriétaire et c'est lui qu'on enterre ce jour.
Après une attente qui a duré, après avoir mangé une assiette de pâtes avec la sauce aux feuilles de kapok, nous partons vers l'église où nous retrouvons la procession des cercueils. Voici une vidéo qui montre l'ambiance et la créativité des porteurs, que ce soit avant l'église ou après vers le cimetière.
La famille de Michel se retrouve à l’Hôtel du Parc des Princes, tout proche du lieu, et on me sert le café "simple" que j'avais demandé : on me sert un sachet de Nescafé, une tasse et une théière remplie de tisane de Citronnelle de Guinée. Ce n'est pas top pour moi, j'ai vite bu le café citronné puis la tisane seule.
La fête continue dans le village avec les danses des "beaux", les gendres de la famille (et pas les beaux-fils). Ils ont un statut très particuliers. Ils se doivent de rester très respectueux, très effacés devant les membres de la famille. Traditionnellement, ils se doivent d'organiser des groupes de danses avec musiciens traditionnels. Chaque "beau" mène son groupe qui approche de la maison familiale du défunt en faisant le tour du village, avec des pauses pour danser, pour finalement venir danser devant la maison. Ici, les maisons ne sont plus habitées depuis longtemps mais restent le lieu symbolique de la famille.
Petite vidéo d'un groupe de danse organisé par l'un des beaux du défunt. Les hommes montrent leurs muscles dans une danse particulière, remarquable, j'ai essayé, ce n'ai pas si simple. Des femmes jettent des feuilles d'arbres pour signifier l'abondance de l'argent dans la fête ou la famille, si j'ai bien compris.
Lors des enterrements ou fêtes des funérailles, tous les membres de la famille se cotisent et apportent de l'argent et de la boisson (du tchouc, boisson fermentée à base de mil) ou de la nourriture. Les beaux sont encore mis à contribution pour fournir les animaux de ferme qui seront égorgés et partagés entre les membres de la famille. C'est la continuité de la dot initiale versée par le beau pour épouser une fille de la famille.